C’est un grondement sourd qui des jours, des semaines, des mois durant plombe le ciel avant l’orage. C’est un regard qui vous darde comme la flèche qu’il rêverait d’être pour mieux vous empêcher d’exister… Ce sont des lèvres assassines que cache un grand sourire, des mots qui griffent vos bonheurs et des mines qui haïssent vos réussites… Des mensonges qui déguisent la vérité et des paroles qui trahissent la confiance…

La jalousie écorche vif tant la douleur de n’avoir pas ce qu’à l’autre rend fou… Peu importe le moyen pourvu qu’enfin cesse la brûlure… Puisqu’il est vain d’espérer lui prendre ce dont, peut-être, il jouit, alors il faut tout détruire ! A quoi bon réfléchir ? La satisfaction d’un instant de triste gloire ou de mesquin plaisir prime sur des années d’amitié… Voilà, c’est fait !

La jalousie fait sabbat de méchanceté et de vengeance, rien jamais n’assouvit son besoin de posséder ou d’avoir raison, c’est une farandole démoniaque qui entraine dans sa ronde infernale tout ce qui ricane et calomnie, tout ce qui prêche bêtise et sournoiserie… Et, quand enfin le dépit s’en trouve assouvi, le retour à la raison peut parfois, en même temps que provoquer la honte, implorer le pardon…

Il est alors bien temps de larmoyer sur ce que l’envie aura détruit, à quoi bon repriser la confiance quand le fil de l’amitié est cassé ?…

Il faut alors parier sur le Temps, sur la foi qu’envers et contre tout la bienveillance aura préservé, sur les excuses qu’il faut essayer d’accepter, sur le pardon qu’il faut tenter d’accorder… Plus tard, bien plus tard, quand la consternation aura fait place à l’impossible deuil d’une déception, d’une brisure… La plaie que laisse la jalousie comme tout autre blessure un jour cicatrise, mais reste, hélas, le souvenir, qui à jamais empêchera l’oubli… La jalousie  jamais ne disparaît, elle se recroqueville ou bat en retraite à la lumière du jour, mais peut réapparaître au détour d’une joie, d’un bonheur, d’une richesse ou d’une qualité qu’elle n’a pas…

Car « la jalousie aveugle un coeur atteint et, sans examiner, croit tout ce qu’elle craint »… Pierre CORNEILLE

 

 

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