Avec son petit bonnet marrant et ses grands yeux tous ronds, elle   m’attrape le cœur en un tour de menottes, l’Alice de Janvier s’éveille au monde, esquisse l’ébauche d’un sourire, s’en est  bien assez puisque dans un puits de tendresse déjà je glisse…

Un froncement de sourcils, une petite larme de crocodile, pourquoi s’épuiser à en faire davantage puisque aussitôt tu es tout contre moi…

Des petits bras qui s’agitent bredi-breda, des gambettes potelées qui pédalent d’impatience, une risette au coin des lèvres, et hop, je suis dans ta poche !

Endormie dans ton berceau tout de lin paré, dans le sommeil que l’on prête aux anges, tout de calme et de tranquillité, une poussière de bon sens me retient de t’en arracher pour mieux te câliner…

Un chagrin inconsolable, une fringale insupportable, et me voilà qui crie au scandale…

Et ta Maman qui te regarde émerveillée, encore étonnée d’avoir réussi à fabriquer un « vrai » bébé, entre bouleversement, inquiétude et ravissement, épuisée mais instinctive, à bout de nerf et pleine de patience… Et ta Maman qui d’un mot doux fait une caresse, d’une chanson à demi-mot murmurée une berceuse, et ta Maman qu’à chaque instant je redécouvre, comme si sa vie aujourd’hui seulement commençait, comme si depuis toujours elle t’attendait…

 

A ma fille Pauline et à ma petite-fille Alice…

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