Comme toi je compte à rebours tous ces jours qu’il te faut encore attendre pour le prendre dans tes bras…

Avec sans doute un peu d’inquiétude tu imagines ce moment patiemment espéré où la douce Chloé t’appellera pour que très vite tu viennes la chercher pour la conduire à la Maternité…

Où que tu sois, ton cœur se mettra à battre un peu plus fort, rien ne saura te retenir de laisser en plan ce qui t’occupait urgemment l’instant d’avant, et tu partiras précipitamment vers la grande aventure de ta vie…

Quelque soit le trajet et le délai qu’il te faudra pour arriver à temps, tu frissonneras ou tu auras trop chaud, tu pâliras ou tu sentiras le rouge te monter aux joues… Tu haïras les embouteillages, et te connaissant, tu vas râler, t’énerver, klaxonner, rouler trop vite et forcément t’inquiéter de ne jamais arriver… Chloé te rappellera, te dira de ne pas t’affoler, que tu as encore du temps devant toi mais toi, bien sûr, tu ne la croiras pas…

 

Bon, attends toi à la retrouver la mine un peu défaite… Rien de grave, mais que veux-tu, quand bébé soudain se sent trop à l’étroit, il cherche la sortie et ne s’embarrasse guère de manières… Il prend son élan, pousse, tire, écarte pour faire son chemin, toutes choses parfois perturbantes et inconfortables pour celle qui neuf mois durant lui a servi de doux abri… L’ingratitude des enfants commence là…

Enfin, je passe sur les minutes ou les heures de travail  dont il vous gratifiera afin d’être, s’il est possible, davantage encore attendu et d’arriver ainsi en pays conquis…

Un dernier effort et… dans un vagissement plein de vigueur, de soulagement, de colère et de bonheur, on posera sur le ventre de sa  jeune Maman un petit gars de trois ou quatre kilos tous mouillés… ! Quelques secondes  d’apesanteur, sans lieu ni heure, comme timides ou interdits, à n’oser le toucher…  De vous trois, lequel sera le plus surpris d’être là ? Vous le trouverez beau, même s’il est tout fripé et rougeaud ! En quelques secondes d’émotions vous serez devenus parents, et toi mon grand, tu seras Papa !

Autant que tu t’y prépares : pour la tranquillité d’esprit, la sérénité, l’égoïsme, les loisirs ou les grasses mâtinées… Pour un moment, c’est fini ! En compensation, les nuits blanches, les couches à changer et le vomi sur l’oreiller… L’inquiétude dès qu’il pleure et une main sur son front brûlant…Mais si si, je te le promets, il y a aussi plein de bons côtés : le moment ou il va ouvrir ses petits yeux tous plissés, ce regard qu’on a envie de saisir pour l’éternité… Le premier sourire, qu’il fait aux anges mais qu’on prend évidemment pour soi… Cette douce chaleur blottie aux creux de tes bras, ou ce borborygme qu’on reçoit comme le plus beau des mots d’amour… Ce petit tout en sommeil au fond du berceau, cette grenouille qui gigote et qui sent l’eau de Cologne sur la table à langer… Cette toute petite main qui te cramponne du bout de ses tout petits doigts, cette confiance quand il s’élancera vers toi pour un tout premier pas, et ce tout premier « Papa » que tu n’oublieras pas…

Et toi, maintenant, que je regarderai doublement attendrie en découvrant mon fils, mon petit, tenant dans ses bras son enfant…

 

A Pierre, mon petit garçon devenu grand…

 

 

 

 

2 Replies to “Dans quelques semaines mon gamin, tu seras Papa…”

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