Moi qui n’aime rien tant que la promesse d’un matin de lumière, moi qui m’approprie chaque rayon échappé d’une saison, je ne me sens jamais si bien que lorsque la Nuit s’en vient habiller mon jardin, envelopper ma maison d’un cocon de satin…

La Nuit réduit le contour de mon petit univers, la Nuit efface la laideur alentours et me presse d’ouvrir grands mes yeux… La Nuit m’oblige à l’écouter…

La Lune donne aux choses terrestres la couleur du coeur, moins d’artifices, plus de lenteur.

La Lune cache sous ses airs de froideur bien des émois que le Soleil ne soupçonne pas.

Si parfois la Nuit exacerbe mes chagrins, attise mes angoisses, la Lune me chuchote que demain n’est pas loin…

La Nuit est pleine de pudeur, elle protège nos étreintes, étouffe nos cris et nos soupirs, la Nuit est notre complice…

La Nuit n’a pas de couleur mais elle résonne de tout ce que les pigments nous volent…

Mes fenêtres ont pris le deuil pour quelques heures, un deuil étoilé qui rend presque joyeux, le noir du ciel est en fait plein de lumières.

La Nuit me protège, je suis seule, je ne vois plus rien ni personne. La Nuit est un écrin de douceur.

Enfin, c’est ainsi que quelquefois je perçois la Nuit… Ce soir tu n’es plus là , la Nuit n’y est pour rien, et si elle s’est attaché à  soulager ma souffrance, elle a échoué à  faire pâlir ton absence…

Tout à  l’heure j’irai me blottir dans l’ombre grise de ma chambre et j’en suis sûre, la Nuit saura me dire combien j’ai de la chance… Quelque part là -bas, tu penses peut-être à  moi… Pour tant d’autres la Nuit n’est pas une amie… Dans l’obscurité froide et sans âme s’endormir c’est prendre le risque de mourir…

Tandis que je m’endors chaque soir, la Nuit me rapproche de toi… Je rêve qu’un rayon de Lune fende mes volets et qu’à  travers ce clair-obscur, ta silhouette se dessine et me rassure…

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